Ada Lovelace est considérée comme la pionnière de l'informatique et de la cybersécurité. Découvrez sa biographie, son rôle fondateur pour les langages de programmation, et comment suivre une formation pour marquer l'histoire de la cyber à votre tour...
Face à l'explosion des attaques, la cybersécurité est devenue essentielle en entreprise. Pourtant, même parmi les experts de ce domaine, peu de gens connaissent sa véritable histoire.
Parmi les précurseurs des technologies ayant permis la naissance de l'informatique telle qu'on la connaît aujourd'hui, on compte une femme : Ada Lovelace.
Qui est Ada Lovelace ?
Née en 1815, il y a plus de 200 ans, Ada Lovelace est l'une des femmes scientifiques les plus célèbres. Elle est considérée comme la probable créatrice de l'un des premiers programmes informatiques, et comme une créatrice visionnaire.
L'intelligence de cette femme était formidable, et tout laisse penser qu'elle en était bien consciente. Elle a notamment déclaré : « mon cerveau est quelque chose de plus que mortel, et le temps le prouvera ».
Au-delà de son rôle dans l'histoire de l'informatique, elle a vécu une vie fascinante parsemée de rebondissements dignes d'un roman...
Ses parents ne s'entendaient pas, et ne sont restés mariés que pour une courte période. Le père a fait ses valises, alors qu'Ada était âgée de cinq semaines.
Cet homme n'était autre que le poète Lord Byron, auteur de Don Juan. À l'époque, il était toutefois considéré comme un fou et gardait notamment un ours dompté dans sa chambre à l'université de Cambridge.
La mère d'Ada, Annabella Milbanke, était une mathématicienne hautement éduquée et une femme pieuse. Son mari l'avait surnommée « la princesse des parallélogrammes ».
Tragiquement, son père est décédé lorsqu'Ada avait huit ans. Il menait des troupes dans la guerre d'indépendance grecque alors qu'il n'avait aucune formation militaire. Remplie d'amertume, la mère ne l'a jamais pardonné et a tout fait pour éloigner Ada de son influence.
Par la suite, la jeune fille a vécu une enfance isolée en compagnie de gouvernantes, de tuteurs, et de sa chatte « Mrs. Puff ». L'une des tutrices d'Ada était Mary Sommerville : une polymathématicienne et auteur scientifique, parmi les premières femmes à rejoindre la Royal Astronomical Society.
Pendant son enfance, Ada a étudié les mathématiques, la géométrie, l'algèbre, l'histoire, la littérature, la langue française, la géographie, la musique, la chimie, la couture et la sténographie. Elle était aussi dotée d'une grande imagination, et a combiné son amour des chevaux et des moteurs pour concevoir un cheval volant à moteur...
Elle a souffert de plusieurs maladies graves pendant sa jeunesse, dont la rougeole et l'encéphalite. Heureusement, elle a survécu à ces maux.
Conformément à la coutume de l'époque, Ada fut présentée à la cour de Londres quand elle avait 17 ans et rencontra le roi William Heny IV. Elle y passa la saison.
En 1835, à l'âge de 20 ans, elle épousa William King qui reçut le titre de Comte de Lovelace trois ans plus tard. Elle devint ainsi Lady Ada Lovelace.
Son appétence pour les mathématiques
Grâce à sa mère et à sa tutrice, Ada Lovelace était prédestinée aux mathématiques. C'est d'ailleurs Mary Sommerville qui lui a présenté Charles Babbage à l'âge de 17 ans.
Ce dernier l'invita ensuite avec sa mère à son domicile pour présenter sa nouvelle invention, le « Moteur de Différence » : une machine dotée de 2000 parties en laiton aujourd'hui exposée au Musée des Sciences de Londres.
Au cours de sa vie Ada Lovelace a côtoyé de nombreux grands penseurs dont Micahel Faraday, Charles Dickens, Florence Nightingale ou encore Charles Wheatstone : l'inventeur du premier schéma de chiffrement symétrique en 1854.
Elle décrivait sa façon de penser comme une « science poétique ». Même si sa mère cherchait à l'éloigner de la « poésie folle » de son père, elle aimait l'effusion créative de l'imagination, de la science et de la poésie.
Cet esprit créatif lui a permis d'avoir conscience que le « Moteur Analytique » de Babbage, une évolution de son « Moteur de Différence », pourrait être utilisé au-delà des calculs mathématiques pour composer de la musique, créer des graphismes et bien plus encore.
Le Moteur Analytique de Babbage pouvait prendre en charge de nombreuses opérations mathématiques, pouvant être complétées dans une séquence programmée arbitrairement. Il avait compris comment contrôler les étapes de calcul en utilisant des cartes perforées, similaires à celles inventées par Joseph Marie Jacquard pour les premières machines programmables.
Les nombreuses correspondances entre Ada Lovelace et Charles Babbage les ont rendus proches. En quelque sorte, elle est devenue son assistante de recherche. Elle l'aidait pour différents projets et idées.
Toutefois, ce Moteur Analytique resta pour toujours au stade théorique et ne fut jamais fabriqué. Même si Charles Babbage n'a jamais écrit d'article officiel pour décrire son invention, il a tenu un discours à Turin.
Or, un jeune ingénieur dénommé Luigi Menabrea, qui deviendra plus tard le Premier ministre d'Italie, était dans le public et a pris des notes détaillées sur le discours…
Quelle est l’origine du premier programme informatique ?
Un peu plus tard, Ada Lovelace traduit les notes de Menabrea du français vers l'anglais pour un journal britannique. À la fin de la traduction de 25 pages, elle ajouta 40 pages de notes contenant ses propres pensées dans une section intitulée « Notes du Traducteur » et signa « A.L.L ».
Dans le but de révéler tout le potentiel du « Moteur Analytique », elle créa aussi un ensemble d'instructions pour calculer les « nombres de Bernoulli ». Cet exemple fut inclus à l'article, et reste aujourd'hui considéré comme le premier programme informatique.
L'historien de l'informatique Doran Swade a écrit sur Ada Lovelace : « elle a vu quelque chose que Babbage, d'une certaine façon, a échoué à voir. Dans le monde de Babbage, ses moteurs étaient liés aux nombres... ce que Lovelace a vu, ce qu'Ada Byron a vu, c'est que les nombres pouvaient représenter des entités autres que des quantités ».
Ainsi, « si vous avez une machine pour manipuler les nombres, si ces nombres représentaient d'autres choses, des lettres, des notes musicales, alors la machine pourrait manipuler les symboles représentés par les nombres, en suivant des règles ».
Selon lui, « cette transition fondamentale d'une machine à compter vers une machine à manipuler des symboles selon des règles est la transition fondamentale du calcul vers l'informatique, et la fondation de l'informatique moderne. Si nous parcourons l'Histoire pour chercher cette transition, alors cette transition a été accomplie explicitement par Ada dans cet article de 1843 ».
Comme l'explique Kevin Kelly, co-fondateur du magazine Wired, Ada Lovelace a inventé une grande partie de l'informatique moderne. Il y a plus de code écrit dans les langages qu'elle a créé que de lignes de code écrites en C++, Java, Javascript ou Python combinés.
Au-delà de sa prévoyance sur l'informatique et de son approche créative des sciences, Ada Lovelace marque les esprits par son talent naturel pour la collaboration et sa capacité à améliorer les travaux des autres comme elle l'a fait pour Babbage. C'est la preuve que le travail d'équipe est indispensable pour relever les plus grands défis, et ceci reste également valable pour la cybersécurité moderne.
Aujourd'hui encore, Ada Lovelace reste considérée comme une pionnière de l'informatique et comme l'une des fondatrices de la cybersécurité. Il aura pourtant fallu attendre plusieurs décennies après sa mort en 1852 pour qu'elle reçoive les honneurs posthumes et que des récompenses d'excellence portent son nom. En 1980, le Department of Defense des États-Unis a créé un langage de programmation à son nom : « Ada ».
Les femmes célèbres de la cybersécurité
Outre Ada Lovelace, de nombreuses femmes ont joué un rôle majeur dans l'histoire de la cybersécurité. Voici quelques-unes des personnalités féminines ayant marqué cette industrie.
Joan Clarke : décrypteuse de messages codés nazis
Joan Clarke était une mathématicienne britannique, et a exercé le rôle de décrypteuse pendant la Seconde guerre mondiale. Elle a créé les techniques permettant de déchiffrer les codes allemands.
Elle a travaillé à Bletchley Park sur le déchiffrement des codes générés par les machines Enigma. En développant la technologie d'Alan Turing, elle a aidé à décoder les messages nazis. Après son décès en 1986, il a fallu attendre 2013 pour qu'elle soit enfin décorée de l'Order of the British Empire pour son travail comme cryptanalyste.
Susan Landau : diplômée du MIT et experte en cryptographie
Susan Landau fut diplômée du MIT en 1977, avec un bachelor de mathématiques et d'informatique. Peu de femmes se frayaient une place dans cette filière à l'époque, mais elle est parvenue à s'imposer dans un domaine dominé par les hommes.
Peu après avoir obtenu son diplôme, elle a rejoint le System Development Lab du Xerox PARC. Elle a été recrutée par John Whitaker pour travailler sur Blue Brain : un projet de rétro-ingénierie du cerveau d'un rat, neurone par neurone, pour mieux comprendre les réseaux de neurones humains.
Elle rencontra alors Marvin Minsky, qui l'a encouragée à poursuivre les études de neuroscience à la Brandeis University. En préparant son doctorat, elle travaillait aussi à temps partiel pour BBN Technologies et développait des logiciels pour la DARPA.
En 1986, Susan Landau est retournée à l'académie et a accepté un poste de prof d'informatique à la Tufts University. Peu après, en 1988, elle devient finalement directrice de la recherche en sécurité informatique chez Sun Microsystem Laboratories. Elle commença alors à étudier la cryptographie et la sécurité réseau.
Dorothy Denning : femme leader de la recherche en cybersécurité
Après un job d'été chez IBM quand elle avait 16 ans, Dorothy Denning a obtenu son Ph.D. puis commencé sa carrière dans la cybersécurité. Un peu plus tard, elle a rejoint le Naval Security Group et créé un groupe focalisé sur la sécurité informatique.
Elle a ensuite fondé le Department of Computer Science de la Georgetown University, et a dirigé la recherche de plusieurs organisations. En 1983, elle est devenue l'une des deux seules femmes élues membres de la National Academy of Engineering. La deuxième n'est autre que Grace Hopper, qui a inventé le débogage et le compilateur.
Valerie Thomas: directrice de la cybersécurité de la NASA
De 1989 à 1993, Valerie Thomas dirigea le programme de cybersécurité de la NASA. À l'époque, c'était l'une des seules femmes à se voir confier un rôle de leader.
Elle a aidé à développer les protocoles pour les ordinateurs de la NASA, et est devenue un modèle pour les femmes intéressées par une carrière dans la cybersécurité.
L'un de ses plus grands travaux est l'ouvrage Planetary Defense : Protecting Earth from Asteroids and Comets : un livre indiquant comment empêcher une collision entre la Terre et un astéroïde.
Après son décès en 2016, ses contributions à la cybersécurité ont été récompensées en 2017 par un award de Médaille d'Or du Department of Commerce des États-Unis.
Quelle place les femmes occupent-elles dans le monde de la cybersécurité ?
Les femmes ont joué un rôle crucial dans l'histoire de la cybersécurité, mais représentent aujourd'hui seulement 24% des experts. C'est ce que révèlent les données de (ISC)2.
Pourtant, même si moins de femmes que d'hommes étudient les STEM à l'université, les femmes accaparent plus de la moitié des diplômes en biologie, pharmacie et sciences vétérinaires. Elles obtiennent aussi plus de 40% des diplômes en informatique.
En réalité, la cause principale de la sous-représentation des femmes en cybersécurité est une mauvaise rétention. Les femmes quittent leurs emplois pour de nombreuses raisons, dont le manque d'opportunités d'évolution et la flexibilité limitée pour équilibrer leur travail et leur vie de famille.
Toutefois, les entreprises peuvent prendre des mesures pour augmenter le taux de rétention des femmes. Il est par exemple possible de proposer des options de travail plus flexibles, et de leur permettre d'équilibrer vie professionnelle et privée.
Comment suivre une formation de cybersécurité ?
Ada Lovelace a posé les fondations de l'informatique et de la cybersécurité, mais ce n'était qu'un début. La cybersécurité sera un enjeu majeur des prochaines décennies, face aux nombreuses menaces qui planent sur les entreprises et les administrations.
Les experts en cybersécurité sont de plus en plus recherchés, et feront demain partie des profils les plus convoités dans tous les secteurs. Afin de commencer votre carrière dans ce domaine d'avenir, vous pouvez choisir la Cyber University.
Notre formation d'analyste SOC 2 d'une durée de 365 heures vous permet d'acquérir toutes les compétences requises pour devenir professionnel de la cybersécurité.
À travers les modules du cursus, vous découvrirez les stratégies d'attaque et de défense, les composantes de la cyberdéfense, le cadre juridique et normatif ou encore la gestion de crise cyber. Un projet fil rouge de 40 heures et un simulateur de cyberattaques vous permettra d'apprendre par la pratique.
À la fin du parcours, vous serez opérationnel pour exercer le rôle d'analyste en sécurité au sein d'un SoC. Vous obtiendrez aussi la certification GIAC Certified Forensic Analyst (GCFA), ouvrant les portes de nombreux métiers de la cybersécurité.
Cette formation s'effectue entièrement à distance et peut être complétée en Formation Continue ou en BootCamp. Notre organisme reconnu par l'État est éligible au Compte Personnel de Formation pour le financement. N'attendez plus et découvrez la Cyber University !
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