Une attaque zéro clic est une cyberattaque qui ne requiert aucune intervention de la victime, et se déroule à son insu dans le plus grand des secrets. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette méthode exploitée par les hackers : mécanismes, vecteurs d’attaque, cibles privilégiées… mais aussi les techniques de protection !
Avec l’essor du cybercrime, les attaques se diversifient sans cesse. De nouvelles techniques voient le jour, et les professionnels de la sécurité doivent donc redoubler de vigilance.
Parmi ces menaces, il existe une méthode particulièrement ingénieuse qui consiste à exploiter des vulnérabilités insoupçonnées sans nécessiter la moindre interaction de la part de la victime : les attaques zéro clic.
L’attaque zéro clic, qu’est-ce que c’est ?
Comme son nom le suggère, une attaque zéro clic opère sans sollicitation ou interaction directe de la part de l’utilisateur. Elle exploite bien souvent des vulnérabilités invisibles, ce qui lui permet d’échapper à toute détection précoce.
On parle généralement de vulnérabilités « zero-day », à savoir des failles de sécurité jusqu’alors inconnues des développeurs. En éliminant le besoin d’une interaction utilisateur directe, les attaquants peuvent dissimuler leurs activités malveillantes au sein des systèmes.
Ces attaques se distinguent donc nettement des méthodes plus traditionnelles, telles que le phishing ou les logiciels malveillants téléchargés par l’ordinateur.
Quels sont les vecteurs d’attaque?
Pour mener à bien leurs attaques, les hackers peuvent utiliser diverses tactiques comme des charges utiles malveillantes, exploiter subtilement des protocoles de communication légitime, ou même manipuler discrètement les composants matériels.
Ces différentes tactiques permettent de contourner les défenses traditionnelles telles que les logiciels antivirus ou les filtres de messagerie. C’est ce qui les rend particulièrement difficiles à empêcher.
De plus, ces attaques évoluent constamment pour s’adapter aux nouvelles défenses déployées par les professionnels de cybersécurité. L’intelligence artificielle et l’automatisation sont notamment utilisées par les groupes de hackers les plus sophistiqués.
Ces technologies permettent d’analyser les données ou de scanner les réseaux pour identifier les vulnérabilités potentielles, de personnaliser les attaques grâce à l‘analyse de comportement, ou même d’ajuster l’attitude des malwares en fonction de l’environnement.
Quelles sont les cibles principales des attaques zéro clic ?
Loin de se limiter à un type spécifique de cible, les attaques zéro clic peuvent toucher une large variété de dispositifs et de systèmes.
Parmi les proies privilégiées, on compte les smartphones, tablettes et autres appareils mobiles. Les vulnérabilités des OS mobiles comme iOS et Android sont exploitées pour accéder aux données sensibles comme les messages, les contacts, les photos ou même pour suivre la localisation de l’utilisateur en temps réel.
Ces attaques peuvent être dévastatrices en raison de la quantité d’informations personnelles stockées sur les appareils. Cependant, l’impact peut être bien plus catastrophique quand la cible est un système informatique d’entreprise.
Dans ce cas de figure, le but est souvent de compromettre les serveurs, les bases de données ou les systèmes critiques. En exploitant les vulnérabilités des logiciels d’entreprise, les attaquants peuvent accéder à des informations hautement confidentielles, provoquer des interruptions de service ou même déployer des malwares à grande échelle.
Certaines industries sont particulièrement vulnérables aux attaques zéro clic en raison de l’importance critique de leurs systèmes. C’est tout particulièrement le cas des secteurs de la finance, de la santé et des infrastructures critiques.
En outre, les appareils IoT sont devenus des cibles très attrayantes. La compromission de ces appareils connectés permet d’accéder aux réseaux domestiques, de créer des botnets ou même de perturber les services connectés à internet.
Ainsi, en ciblant une large variété de dispositifs et de systèmes, l’attaque zéro-clic soulève des préoccupations significatives pour la sécurité globale. La collecte et l'utilisation malveillante de données personnelles, les perturbations des opérations commerciales, les risques pour la sécurité nationale ne sont que quelques exemples de conséquences possibles…
Les attaques zéro clic les plus célèbres
Parmi les exemples connus, on peut citer l’attaque sur WhatsApp survenue en 2019, au cours de laquelle un logiciel espion a été installé sur les téléphones des victimes via des appels téléphoniques sans même qu’elles ne décrochent. Dès lors, l’attaquant pouvait accéder à toutes les données du smartphone.
Auparavant, en 2016, un logiciel espion a été déployé sur les iPhone via un simple texto sur iMessage. Et l’utilisateur n’avait même pas besoin d’ouvrir le message pour que le spyware soit installé.
Le logiciel espion Pegasus développé par NSO Group a lui aussi été associé à plusieurs attaques zéro clic. Il a été utilisé pour exploiter les vulnérabilités dans les systèmes d’exploitation mobiles, permettant aux attaquants d’accéder aux informations sensibles des usagers.
Plus récemment, en 2020, l’attaque Zerologon exploitait une vulnérabilité dans le protocole Netlogon de Microsoft, permettant aux attaquants de compromettre un contrôleur de domaine sans interaction. Ceci permettant aux hacker d’accéder à l’ensemble du réseau de l’organisation et mettait en danger la confidentialité des données et l’intégrité du système.
La même année, en pleine période de confinement liée à la crise du Covid-19, des chercheurs ont identifié une vulnérabilité zéro clic dans l’application Zoom qui a permis à des attaquants de rejoindre des réunions sans autorisation. Ceci a soulevé des préoccupations majeures concernant la confidentialité des réunions virtuelles, et a nécessité des correctifs rapides pour sécuriser l’application qui était utilisée par de nombreuses entreprises et par des établissements scolaires de toute la France.
Comment se protéger des attaques zéro clic ?
En raison de leur nature furtive, la détection des attaques zéro clic représente un défi majeur. Cependant, les avancées dans les technologies de cybersécurité ont conduit au développement de méthodes sophistiquées pour les identifier avant qu’elles ne causent de dégâts significatifs.
L’analyse comportementale est une approche qui consiste à surveiller le comportement des systèmes et des utilisateurs. Tout écart significatif par rapport aux modèles établis considérés comme normaux peut indiquer une attaque zéro clic.
Les outils de Machine Learning sont souvent utilisés pour analyser et catégoriser les comportements afin de détecter des anomalies. De même, la surveillance étroite du trafic réseau peut révéler des schémas inhabituels, des connexions suspectes ou encore des transferts de données non autorisés. Le machine learning est aussi de plus en plus utilisé pour développer des modèles prédictifs capables de détecter des schémas comportementaux associés aux attaques zéro clic. Ces modèles peuvent être formés sur des ensembles de données diversifiés pour améliorer leur précision.
Les solutions de détection d’intrusion basées sur le réseau peuvent être programmées pour détecter des modèles de communication potentiellement malveillants, caractéristiques des attaques zéro clic.
Les scanners de vulnérabilités automatisées peuvent aider à les détecter de façon proactive dans les logiciels et les systèmes, ce qui permet aux organisations de les corriger avant qu’elles ne soient exploitées.
On peut également analyser en profondeur les journaux système et les fichiers de logs pour révéler les activités suspectes ou les modifications non autorisées. Cette approche nécessite une surveillance constante pour identifier rapidement les signes avant-coureurs.
Afin de prévenir ces attaques, il convient d’appliquer les meilleures pratiques de cybersécurité comme l’authentification multifactorielle, la cryptographie, la mise à jour constante des logiciels et les solutions de sécurité comme les pare-feu nouvelle génération et les filtres de contenu.
Néanmoins, le plus important est de mettre en place une stratégie de gestion des cyberattaques afin d’être en mesure de réagir promptement. Ceci implique également une sensibilisation de tous les employés, qui passe par une formation.
L’attaque zéro clic, une cybermenace aussi sournoise que redoutable
Omniprésentes, tapies dans l’ombre, les attaques zéro clic comptent parmi les plus grandes menaces du paysage numérique moderne. À mesure que la technologie progresse, les hackers seront en mesure d’élaborer des stratégies de plus en plus efficaces et dangereuses.
Il est impératif que les organisations et les individus investissent dans des solutions de sécurité de pointe, adoptent des stratégies proactives et demeurent informés sur les dernières tendances.
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