Le cloud hybride s’apparente quelque peu au meilleur des mondes sur le plan d’une architecture informatique : les informations sensibles résident sur un datacenter local tandis que celles qui ont trait à la présentation des produits sont placées sur un cloud public. Toutefois, l’opération est plus délicate qu’il ne semblerait au premier abord et nécessite de disposer en interne d’équipes bien formées aux technologies impliquées.
Une entreprise gère habituellement deux types d’informations :
- Des informations de nature privée, telles que la comptabilité, les finances, les courriers internes, mais aussi ce qui a trait à la recherche et au développement.
- Des informations publiques tels que les produits mis en vente en e-commerce, les informations diffusées sur le Web, etc. Par nature, de telles données ont une taille potentiellement extensible.
Le cloud hybride est une approche qui consiste à intégrer les deux approches dans son informatique.
Cloud hybride : une combinaison optimale ?
A première vue, le choix d’une solution de cloud hybride semble combiner le meilleur des deux mondes. Les données privées se retrouvent sur un datacenter local (l’expression anglaise “on premise” est souvent utilisée) ou encore sur un cloud privé, tandis que celles destinées à toucher les visiteurs du site sont placées sur un cloud public. Comme les suivants :
- Amazon Web Services (AWS)
- Microsoft Azure
- Google Cloud Platform
- Dropbox
- Nordlocker
-
- IBM Cloud
- pCloud
- OVH Cloud
Les grands utilisateurs de clouds hybrides
De fait, un grand nombre d’entreprises de taille s’appuient sur des configurations de cloud hybride. Parmi elles :
General Electric (GE)
La multinationale américaine qui gère l'électricité mais aussi d’autres sources d’énergie, a choisi une solution de cloud hybride pour ses opérations industrielles, les données sensibles étant gérées en interne.
Deutsche Bank
Cette banque allemande utilise le cloud hybride pour améliorer l'efficacité des opérations financières auprès de ses clients mais conserve les informations sensibles dans un environnement sécurisé.
Et aussi…
Parmi les autres grands utilisateurs de clouds hybrides figurent Airbus, Vodafone, BMW, Coca-Cola, Walmart, Bank of America et bien d’autres.
Quelles sont les caractéristiques du cloud hybride ?
Le cloud public offre une grande flexibilité
Les fournisseurs de cloud utilisent habituellement des technologies avancées. Ils facilitent donc l’élaboration d’une informatique exploitable à court terme, sans qu’il soit nécessaire d’investir de manière excessive en local, au moins dans un premier temps.
Qui plus est, le cloud public a l’avantage d’une grande flexibilité et partant, d’une grande évolutivité. Si la demande devait exploser, il est aisé d’agrandir le parc de machines virtuelles.
Le cloud public offre ainsi la possibilité de déployer à un coût relativement peu élevé des services qu’il serait ardu de déployer en local.
Un datacenter local assure une maîtrise des données sensibles
Dans le même temps, les données stratégiques d’une entreprise se doivent d’être gérées “on premise”. Dans ce contexte, l’entreprise a totalement la main sur son système d’information. Revers de la chose : elle doit disposer d’un personnel qualifié, présent en permanence.
Des subtilités de l’hybridation
Comme on le voit, l’hybridation doit être opérée avec un haut de degré de prévision. Elle va souvent nécessiter un temps de mise en place élevé, le temps de bien gérer la mise en place de l’architecture globale.
Répartir les applications et les données
Quelles applications relèvent du cloud public ? Lesquelles sont plus appropriées à une infrastructure en interne ou d’un cloud dédié ? Au-delà de la franche démarcation posée par les mesures de sécurité propres au datacenter de l’entreprise, d’autres problématiques doivent être prises en compte comme :
- Les problèmes d’interconnexion, soit ceux liés à la combinaison de la solution publique et de la solution privée,
- La nécessité de pouvoir répondre rapidement à une requête client et donc de placer certaines informations sur l’infrastructure locale, censée apporter des temps de réponse plus rapides qu’un cloud public dépendant d’accès distants,
- Le coût d’opération d’une architecture locale - et qui est supérieur à celui du cloud public,
- etc.
Passons en revue certains de ces aspects.
Interconnexion
Assez souvent, sur une simple requête opérée sur le Web, une entreprise va devoir un savant mixage du cloud public et du “on premise”. Prenons le cas d’une société qui vend majoritairement à des clients répertoriés, lesquels peuvent bénéficier de remises liées à leur volume d’achat. Lorsqu’un tel client se connecte, des données telles que son identifiant, son historique de commandes, résident sur le datacenter local. Pourtant, dans la mesure où ce client souhaite acheter de nouveaux produits, une interaction régulière va s’opérer avec le cloud public. En fonction des choix opérés calculs de ristourne vont être opérés en local et présentés au client.
Une connectivité à toute épreuve
Ainsi donc des échanges d’information vont avoir lieu entre les deux informatiques : locale et distante. De telles opérations doivent être réalisées le plus rapidement possible, des temps de latence trop long pouvant être de nature à décourager un achat. Il faut donc que la bande passante soit suffisante pour que le système global ne soit pas négativement affecté. L’architecture de connectivité doit être conçue de façon à limiter à favoriser la performance et limiter au maximum les interruptions de réseau.
Format des données
Le format des données est une autre problématique qu’il va falloir prendre en compte en amont. Les données provenant du datacenter local doivent être dans un format compatible avec les outils du cloud public. A défaut, des étapes de conversion vont s’avérer nécessaires.
Portabilité des applications
Certaines applications peuvent, tôt ou tard, selon les besoins opérationnels, migrer de l’un à l’autre des deux environnements. Pour qu’une telle migration soit envisageable, il importe d’avoir prévu dès le départ des applications compatibles entre le cloud et le datacenter.
Sécurité
La sécurité doit être maintenue lors des échanges entre le public et le local. Idéalement, il doit être possible d’appliquer des politiques de sécurité uniformes sur les deux environnements. Ce n’est pas toujours simple car ces stratégies peuvent varier d’un fournisseur de cloud à un autre.
Une stratégie avant tout réservée aux entreprises d’une certaine taille
Globalement, la migration vers un cloud hybride nécessite de disposer d’équipes bien formées à cette problématique et capables de maîtriser plusieurs environnements et leurs interconnexions. Elle est donc difficilement envisageable par une start-up.
Pour une société en démarrage, un cloud public apparaît comme une solution exploitable car évitant d’avoir à investir à l’excessif. Tôt ou tard, cette informatique virtuelle devra être couplée à un datacenter local, assurant une pleine maîtrise de la sécurité des données sensibles.