La crise sanitaire a participé à la hausse considérable du niveau de risque cyber en France, nous notifie l’Agence Nationale de la sécurité des systèmes informatiques (ANSSI) dans la troisième édition de son rapport fait en collaboration avec son homologue allemand. Cette hausse s’inscrit dans la trajectoire instaurée depuis 2019 avec notamment une multiplication des victimes par 4 en une année.
La crise sanitaire accélératrice des menaces cybersécurité
La distanciation sociale et le confinement, imposé par la crise sanitaire, rend nos sociétés hyper-connectés un terrain fertile aux menaces cyber. En effet l’accélération du télétravail en entreprise, le suivi à distance des cours ainsi que toutes les activités désormais uniquement disponibles à distance nous ont exposé graduellement aux attaques cyber.
En effet l’on peut noter que nous n’étions tout simplement pas préparé à cette crise. De multiples facteurs comme le manque de sensibilisation des collaborateurs aux risques cyber, le manque d’experts en cybersécurité, mais encore l’irrespect des différentes mesures de santé informatiques, sont toutes des failles qui ont été exploitées par les cybercriminels. En effet, selon la Commission Européenne, lors du premier jour de télétravail, le serveur central s’est bloqué de par la quantité de données à stocker devenant exponentielle.
La plateforme gouvernementale Cyber Malveillance – plateforme d’assistance aux victimes de cyber malveillance - a reçu, en 2020 seulement, près de 105000 demandes de particuliers pour avoir de l’assistance en cyber sécurité. Cette plateforme a connu une hausse de ses fréquentations de plus de 155% par rapport à l’année 2019. Dès le début de la crise sanitaire, la France a été exposée de plus de 25% aux attaques cyber. À l’échelle internationale, les attaques cyber sont passées d’une fréquence hebdomadaire à 5000 attaques en février 2020 à plus de 100000 en avril 2020.
Le secteur banquier, grande victime de ces dérives.
Le rapport publié par VMware Carbon Black stipule que le secteur banquier a été le plus touché par la crise cyber. En effet le cabinet de conseil après une étude faites auprès Responsable sécurité des systèmes informatiques des institutions financières. Pour vous donner un ordre d’idée 57% des institutions financières ont subi une hausse des fraudes par virement électronique. Plus de la moitié a été causée par un piratage des comptes bancaires. Les banques ont maintenu leur budget mais certains experts recommandent de les augmenter.
La cybersécurité, nécessité de budgets et outils
Après une étude réalisée par Malwarebytes nous dévoile que 24% des entreprises sondées ont subi une augmentation des coûts à cause d’incidents de cyber-sécurité. En théorie il suffirait d’augmenter les budgets informatiques pour investir dans des moyens de protection cyber. Toutefois la crise du covid 19 étant double à la fois sanitaire et économique les entreprises se voient limiter dans leurs initiatives.
Un cruel besoin de formation
Dans son ultime rapport de l’ANSSI, l’agence alarme d’un manque considérable d’experts en cyber-sécurité. Les besoins en compétence dans la cybersécurité sont en pleine explosion. D’après un rapport de l’(ISC)^2 (International Information Systems Security Certification Consortium), d’ici 2022, 350 000 postes seraient à pouvoir dans le domaine de la cybersécurité en Europe et plus de quatre millions dans le monde. Le Cercle des femmes dans la cybersécurité estime entre 5000 et 10000 le nombres de postes à pourvoir en cybersécurité dans les années à venir.