Favorisant une conception de logiciel plus agile, l’architecture de microservices s’est rapidement imposée dans l’univers du développement informatique.
Si les architectures monolithiques et SOA étaient traditionnellement utilisées par les services de développement informatiques, c’est désormais l’architecture de microservices qui s’impose. Mais alors de quoi s’agit-il ? Quels sont ces avantages ? Nous répondons à toutes vos questions.
Que sont les microservices ?
L’architecture de microservices se définit comme “une approche permettant de développer une application unique sous la forme d’une suite logicielle intégrant plusieurs services.” (Martin Fowler).
À travers ce modèle, le logiciel est décomposé en une multitude de petits services modulaires. Chaque microservice fonctionne de manière indépendante. Ils sont tous uniques avec leurs propres fonctionnalités pour répondre à une problématique donnée. Au lieu de travailler sur une application volumineuse et complexe, les développeurs peuvent travailler sur ces microservices qui communiquent entre eux grâce à des API.
Il est donc possible de développer, mettre à jour, apporter de nouvelles fonctionnalités, corriger des bugs à un seul microservice, sans pour autant affecter l’ensemble des services.
Bon à savoir : l’exemple de microservice le plus parlant concerne sans aucun doute les conteneurs, qui sont indépendants les uns des autres. D’ailleurs, c’est sous cette architecture que fonctionnent de nombreuses applications cloud natives modernes.
Quelles sont les caractéristiques des microservices ?
Les micro-services sont caractérisés par :
- L’autonomie : chaque service individuel peut être développé et géré sans affecter les autres services de l’architecture. Et pour cause, ils ne partagent pas forcément leur code avec les autres composants.
- La communication via API : les microservices peuvent communiquer entre eux via des API. Pour répondre à la requête d'un utilisateur, il est tout à fait possible d’appeler plusieurs microservices internes. Ces derniers vont alors se coordonner pour fournir la réponse adéquate.
- La spécialisation : chaque microservice remplit une tâche bien spécifique grâce à des fonctionnalités qui lui sont propres. Si vous avez besoin d’apporter davantage de code à un microservice, vous devez le fragmenter en plusieurs petits services afin de le décomplexifier. Cela permet ainsi de garantir leur spécialisation.
Quels sont les différents styles d’architectures ?
À l’origine, les services de développement informatiques utilisaient principalement les architectures monolithiques et SOA. Ce n’est que plus récemment que les microservices sont apparus comme une solution révolutionnaire. Mais alors quelles sont les différences entre ces modèles ?
Les applications monolithiques fonctionnent comme un ensemble unique où tous les services et processus sont étroitement liés. Si l’un des services enregistre un pic, ils doivent tous répondre à la demande. Dans le même esprit, si l’un des services rencontre un bug, c’est toute l’architecture qui peut être mise en échec. La conception de logiciel à travers une architecture monolithique devient donc de plus en plus complexe à mesure que celle-ci évolue. Ce qui limite les expérimentations et l’innovation pour le développement de logiciel.
De son côté, l’architecture orientée services (ou SOA pour Service-Oriented Architecture) reprend les mêmes principes que les microservices. À savoir, la décomposition d’une application volumineuse en plusieurs services indépendants les uns des autres. Cela dit, il existe une multitude de différences entre les deux. En effet, avec les microservices, les services sont plus affinés, les composants n’ont pas besoin d’être partagés, le stockage de données est indépendant pour chaque service, etc.
Les microservices se présentent alors comme une évolution des architectures SOA.
Quels sont les avantages des microservices ?
Aujourd’hui, la plupart des applications cloud natives modernes utilisent l’architecture de microservices. Et pour cause, cela permet de bénéficier d’une multitude d’avantages. Voici les principaux.
L’agilité
Comme ils sont indépendants les uns des autres, les micro-services favorisent l’agilité lors du développement de logiciels. Les équipes de développement se concentrent sur un service à la fois. Ils implémentent alors leurs modifications et mises à jour de manière progressive. C’est justement le principe d’itération de la méthode agile.
La flexibilité et l’évolutivité
Là encore, l’indépendance des microservices leur permet d’être mis à l’échelle en fonction de la demande spécifique. Les développeurs peuvent ainsi dimensionner l’infrastructure de manière plus juste.
En plus de favoriser la maîtrise des coûts de l’infrastructure, cette flexibilité permet aussi de garantir la disponibilité de tous les services en cas de pic de demande.
Le déploiement et l’intégration continue
Avec l’architecture en microservices, il est très facile d’adopter le processus CI/CD propre au mouvement DevOps. Les équipes de développement peuvent facilement réaliser des tests, apporter des modifications, corriger des bugs, etc. Et ce, sans que cela n’affecte le fonctionnement global de l’application ou du logiciel. In fine, les microservices encouragent l’innovation.
La rapidité du développement
Il est possible de développer plusieurs microservices simultanément. Ainsi, plusieurs développeurs peuvent intervenir sur un module et développer ses fonctionnalités sans pour autant perturber le travail des autres. Ce faisant, la durée du développement de l’application est réduite et les délais de livraison sont optimisés. La satisfaction des utilisateurs s’en trouve alors améliorée.
La liberté technologique
Les développeurs bénéficient également d’une véritable liberté technologique. Pour chaque microservice, ils peuvent utiliser les langages de programmation les plus adaptés pour remplir telle ou telle fonction. L’idée est alors d’optimiser le processus de développement en choisissant à chaque fois les outils les plus pertinents pour chaque tâche.
La résilience
L’architecture en microservice renforce la résistance des logiciels en cas de défaillances. Et pour cause, dans le modèle monolithique, le bug d'un seul composant peut mettre en échec les performances globales du logiciel. Ce n’est plus le cas avec les microservices. En cas d’échec d’un service, il convient de réparer le bug. Mais cela ne risque pas d’interrompre l'ensemble de l'application.
Ce qu’il faut retenir :
- L’architecture en microservices implique de décomposer un logiciel ou application en une multitude de petits services indépendants les uns des autres.
- Elle s’oppose totalement à l’architecture monolithique et se présente comme une évolution de l’architecture orientée service.
- En favorisant l’indépendance des microservices, ce type d’architecture permet aux développeurs de gagner en flexibilité, agilité, résilience, etc.