En garantissant l’indépendance entre les services d’une application ou d’un logiciel, l’architecture SOA apparaît comme l’alternative idéale face à l'approche monolithique. Découvrez l’architecture orientée services, son fonctionnement et ses avantages.
C’est quoi l’architecture orientée services ?
SOA (ou service oriented architecture) est une méthode de développement basée sur les services réutilisables et interopérables. Ces services correspondent à une unité autonome de fonctionnalité logicielle ou un ensemble de fonctionnalités. Il peut s’agir de l’interface utilisateur, du serveur ou de la base de données. Quel que soit le format, le service a pour objectif de réaliser une tâche précise.
La réutilisation et l'interopérabilité des services sont possibles grâce à une interface utilisant un langage commun. Les services peuvent ainsi communiquer entre eux sur le réseau.
Le modèle SOA est particulièrement utile pour réaliser des tâches complexes. Et pour cause, il permet de réutiliser des services dans différentes applications ou de combiner des services indépendants. Par exemple, un développeur crée des applications métiers pour différents départements. Pour chaque application, il a besoin d’une fonctionnalité d’authentification afin de renforcer la sécurité des accès. Plutôt que de réécrire le code à chaque fois, il peut créer un service d’authentification unique qui sera réutilisé pour toutes les applications.
Les principes de l’architecture SOA
L’architecture orienté services se caractérise par 4 principes fondateurs :
- Interopérabilité : les services intègrent toutes les données nécessaires à la réalisation d’une tâche spécifique. Ce qui leur permet d’être exécutés sur n’importe quel système, quel que soit la plateforme ou le langage de programmation utilisé.
- Couplage faible : les services SOA ne dépendent que très peu des ressources externes. Ce qui leur permet de conserver un haut niveau d’indépendance.
- Abstraction : les utilisateurs du service SOA doivent connaître la logique du code pour l’utiliser correctement. Celui-ci agit un peu comme une boîte noire permettant d’exécuter les différentes tâches.
- Granularité : contrairement aux micro-services, l’architecture SOA ne décompose pas les services à un niveau de détail extrêmement avancé. Idéalement, un service regroupe une fonctionnalité métier plus ou moins complexe qui peut ensuite être dupliquée dans différentes applications.
SOA, microservices et architecture monolithique
Il existe différents modèles d’architecture pour le développement. À l’origine, la majorité des logiciels était développée via une architecture monolithique. Celle-ci reposait sur un système unique où tous les processus étaient liés entre eux. Un tel modèle manque cruellement de flexibilité, car chaque ajout de fonctionnalité modifie l’intégralité du système, ce qui le rend encore plus lourd et volumineux.
C’est justement pour pallier cet inconvénient que la SOA s’est développée. Elle est devenue un élément essentiel du cloud computing et de la virtualisation.
Et depuis quelques années, l’architecture orientée services évolue vers les micro-services. Le principe est le même. À savoir, utiliser des services interopérables et réutilisables. Cependant, avec les micro-services, le niveau de granularité est encore plus élevé.
De manière générale, l’architecture en micro-service est adaptée pour le développement d'applications ou de logiciels, alors que l’architecture SOA est préférable à l’échelle de l’entreprise.
Comment fonctionne la SOA ?
Pour comprendre le fonctionnement de l’architecture orientée services, il convient d’en comprendre ses composants principaux :
- Service : c’est l'élément de base de la SOA. Il est constitué d’un code permettant de réaliser une tâche spécifique, d’un contrat de service qui définit sa nature et ses conditions, ainsi que d’une interface pour communiquer avec d’autres services.
- Fournisseur du service : c’est le créateur du service. Il en assure la maintenance, et garantit sa fourniture à d’autres utilisateurs.
- Consommateur du service : c’est lui qui effectue la demande pour exécuter une tâche spécifique. Le consommateur peut être un système, une application ou un autre service.
- Registre du service : c’est un répertoire détaillé des services disponibles sur le réseau.
À partir de là, l’objectif est de rendre les services interopérables et réutilisables grâce à un ESB (enterprise service bus). Il s’agit d’un logiciel qui établit la communication entre les services et leurs utilisateurs. Et ce, quelle que soit la technologie. Si la demande de l’utilisation et le service n’utilisent pas le même langage, l’ESB va convertir également la demande dans un format accepté par la plateforme.
À cette fin, l’ESB utilise un protocole de réseau commun, comme WSDL (Web Services Description Language), SOAP (Simple Object Access Protocol) et REST (Representational State Transfer).
Quels sont les avantages et inconvénients de la SOA ?
Aujourd’hui, l’architecture orientée services a clairement pris le pas sur l’architecture monolithique. Et pour cause, ce nouveau modèle s’adapte davantage à nos sociétés modernes et à ses contraintes :
- La rapidité d’exécution : les services étant réutilisables, les développeurs n’ont pas besoin de réécrire le code à chaque fois sur les différentes applications web. Il leur suffit d’exécuter le service. Ce qui permet de mettre le produit sur le marché beaucoup plus rapidement.
- La flexibilité : les services étant indépendants, il n’est pas nécessaire de modifier tout le système pour apporter des modifications. Ce qui réduit les coûts de développement logiciel.
- La mise à l’échelle : comme les modifications sont beaucoup plus aisées, l’architecture SOA s'adapte beaucoup plus facilement à l’évolution de l’entreprise et à sa croissance.
- La qualité : les développeurs peuvent corriger des bugs en toute simplicité, sans avoir besoin d’intervenir sur l’ensemble du système.
Malgré ses avantages, la SOA nécessite un niveau de gouvernance pour garantir une qualité et une sécurité maximum. D’autant plus que ce modèle d’architecture introduit davantage de risques en matière de fiabilité, de disponibilité et d’évolutivité.
D’où l’importance de protéger le système dès le début du développement. Avec CyberUniversity, vous apprendrez à intégrer les problématiques de sécurité sur toutes les architectures orientées services.