À chaque fois que nous réalisons une action sur Internet, nous laissons une “trace numérique” ou « digital footprint » en anglais. La plupart des activités de la vie quotidienne ont désormais un équivalent numérique et les traces que nous laissons sur Internet sont donc de plus en plus nombreuses, avec des conséquences bien concrètes (e-réputation, impacts juridiques, etc.).
À quoi correspond concrètement une trace numérique et quels sont les enjeux à ce sujet ? Pourquoi faut-il surveiller les différentes traces que nous laissons sur Internet ? Comment maîtriser sa présence en ligne ? Faisons le tour de ces questions dans cet article.
Qu’est-ce qu’une trace numérique ?
Trace numérique : définition
Une trace numérique est une information (une donnée) enregistrée par un dispositif numérique concernant l’identité d’un utilisateur ou son activité sur le Web (achat en ligne, commentaire sur un réseau social, publication d’article sur un blog, requête sur un moteur de recherche, etc.). Certains l’appellent également « empreinte numérique », « empreinte électronique » ou « digital footprint ».
D’un point de vue un peu plus technique, comment fonctionne une trace numérique ? Lorsqu’ils sont connectés au réseau Internet, les ordinateurs sont identifiés via leur adresse IP. Ce système permet de recueillir des informations relatives à la connexion de l’utilisateur (à quelle heure, sur quel lieu et pendant combien de temps) et aux sites Internet qu’il a visités. D’autre part, l’utilisation de cookies contribue également à générer des traces numériques, en stockant les préférences et les habitudes de navigation des internautes.
Les différents types de traces numériques ou « digital footprints »
On distingue généralement trois grandes catégories de traces numériques. Une fois regroupées, l’ensemble de ces traces constituent l’identité numérique d’une personne.
Les traces numériques volontaires
D’un côté, des traces actives et volontaires : des contenus publiés sur les réseaux sociaux (posts, commentaires, photos, etc.), des avis publiés sur des sites commerciaux, des messages publiés sur des forums en ligne, etc.
Les traces numériques involontaires
L’internaute peut également générer des traces passives et involontaires, notamment lorsqu’il partage des informations sur des réseaux sociaux et que celles-ci sont ensuite revendues à des annonceurs. Lorsqu’un internaute utilise un moteur de recherche qui ne respecte pas la vie privée, il laisse également des traces de manière passive.
Les traces numériques héritées
Enfin, on parle également de « traces héritées » ou de « traces subies » pour désigner l’ensemble des informations qui concernent une personne mais qu’elle n’a pas publiées elle-même : son nom dans l’organigramme publié sur le site Internet de son entreprise, une photo de classe publiée par un ancien camarade et qui mentionne son nom, etc. Il s’agit de publications réalisées par des tiers.
Pourquoi les traces numériques sont-elles si importantes ?
Une question à la croisée de différents enjeux
D’un point de vue économique, les traces numériques sont une aubaine pour les entreprises qui réalisent de la publicité, car elles peuvent mieux cibler leurs messages. D’autre part, cette problématique est également connue dans le monde judiciaire. Les fournisseurs d’accès à Internet peuvent par exemple être amenés à fournir les traces de connexion de certains internautes aux autorités judiciaires si nécessaire. Les internautes sont responsables juridiquement des contenus qu’ils publient.
L’impact des traces numériques sur l’e-réputation
Il est aujourd’hui essentiel de vérifier et de maîtriser les traces que l’on laisse sur Internet. Si vous ne le faites pas, d’autres personnes le feront pour vous (des proches, des anciennes connaissances, des recruteurs, etc.) sur les réseaux sociaux ou sur les moteurs de recherche. Autant savoir ce que le Web révèle à votre sujet et influencer les résultats si nécessaire (supprimer des commentaires ou des publications, régler vos paramètres de confidentialité, etc.).
L’impact en matière de sécurité
Enfin, sachez que toutes les traces laissées sur Internet intéressent les cybercriminels : poste occupé et entreprise, lieux de vacances, relations professionnelles, loisirs, etc. Les hackers peuvent effectuer des recherches et récupérer toutes ces données pour mener des attaques ciblées, par exemple du spear-phishing.
Comment gérer ses traces numériques ?
Faire une veille régulière et faire valoir ses droits
L’un des premiers réflexes pour maîtriser votre empreinte numérique est de vérifier régulièrement ce que les moteurs de recherche (Google en particulier) disent de vous. La démarche est très simple. Il suffit de saisir votre prénom et votre nom dans un moteur de recherche et de consulter les résultats qui s’affichent pour voir quels sont les contenus qui remontent.
D’autre part, la loi informatique et libertés (1978) reconnaît également l’existence d’un droit d’accès à ses données personnelles. Concrètement, chaque citoyen peut demander à un organisme s’il détient des données le concernant, et lui demander le cas échéant de rectifier ces données ou d’en demander l’effacement. Il est également possible de demander à un moteur de recherche de supprimer l’apparition de contenus dans la page de résultats. On parle alors de « droit à l’oubli ».
Quelques réflexes pour maîtriser ses traces numériques
Lorsque vous réalisez des recherches sur Internet, vous pouvez choisir de naviguer en fenêtre privée et de paramétrer votre navigateur de telle sorte qu’il n’enregistre pas votre historique. Vous pouvez également autoriser uniquement les cookies dits « nécessaires » et refuser les cookies publicitaires.
Les conditions d’utilisation des réseaux sociaux changent régulièrement. Prenez le temps de vérifier le paramétrage de vos différents comptes pour vérifier ce qui est accessible de manière publique ou ce qui est seulement visible par vos contacts. D’autre part, évitez de laisser traîner sur Internet des comptes que vous n’utilisez plus. Autant les supprimer.